Lorsqu'un enfant est placé, il est retiré du domicile familial pour être remis à une famille d'accueil, un établissement spécialisé ou lieu de vie, à l'autre parent ou à un membre de la famille, à un tiers de confiance, ou encore à un centre éducatif. Il y a plusieurs raisons possibles à un tel placement, ce dernier visant toujours le bien-être de l'enfant.
Il y a deux dispositifs différents en France qui peuvent procéder au placement d'un enfant, après décision du Juge des enfants : l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE), ou la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Chaque organisme intervient pour des raisons de placement différentes : maintien de la santé, de la sécurité ou de la moralité par exemple. Un seul enfant ou toute une fratrie peut être retiré de la famille s'il y a besoin.
L'ASE intervient auprès des familles quand il n'est plus possible pour les parents d'exercer leur autorité parentale :
longue maladie ou hospitalisation,
toxicomanie, dépendance, alcoolisme,
troubles mentaux, dépression,
difficultés financières.
D'autres raisons obligent le Juge des enfants à confier des enfants à l'ASE :
abandon de la famille, désintérêt pour l'enfant,
enfant déscolarisé,
violences, maltraitances physiques, sexuelles ou psychologiques,
conditions de vie insalubres,
désintérêt pour la santé de l'enfant, absence de soins médicaux (maladie, malnutrition, etc.).
Il en résulte que l'enfant ne peut plus se développer normalement et qu'il est en insécurité, en danger au sein de sa famille. Avant d'en arriver à un placement pour un enfant (sauf en cas d'urgence), l'ASE essaie au préalable de mener des actions au domicile familial, ou octroie des aides pour aider les parents.
Lorsqu'un enfant est dit « délinquant » et échappe à l'autorité de ses parents, il peut être confié à la PJJ, sur décision du ministère de la Justice. Le but est de remettre le mineur dans le droit chemin, de rétablir sa moralité, en le soustrayant à un environnement délétère. À terme, c'est l'intégration dans la société et l'insertion (scolaire ou professionnelle) de l'enfant qui sont visées.
Ces enfants et adolescents ont besoin de cadre, de limites et d'un rappel des règles, ainsi que d'un accompagnement quotidien pour les aider dans leur développement. Une aide psychologique ou pour lutter contre des dépendances peut également être fournie. L'enfant est parfois placé en famille d'accueil, mais peut également être reçu dans un centre éducatif renforcé (CER). Pour les mesures les plus sévères, le jeune mineur sera confié à un centre éducatif fermé, alternative à la prison, d'où il ne pourra pas sortir sans un adulte.
L'enfant dit « pupille de l'État » est confié à l'ASE. Il n'a plus aucun lien avec sa famille : abandon, décès des parents et sans autre famille, parents déchus de l'autorité parentale. Il est donc également placé, dans l'attente d'une adoption, sous l'autorité du Préfet du département.
Le placement d'un enfant n'est pas une décision anodine. Mais elle intervient pour garantir sa sécurité et sa bonne santé. Les parents conservent généralement un droit de visite et leur autorité parentale, sauf cas particulier.